Capucine Trochet

Née à Tours en 1981, Capucine Trochet voyage beaucoup étant jeune et développe un goût prononcé pour l’aventure. En 2009, alors qu’elle travaille au service publicité d’un grand journal français, la jeune Française décide de tout arrêter pour se lancer dans la course en mer. Elle déménage alors à Lorient et n’a plus qu’une seule idée en tête : prendre le départ de la Mini Transat, une traversée de l’Atlantique en solitaire et sans assistance sur un bateau d’un peu plus de 6 mètres. Sans expérience et avec peu de moyens, Capucine doit tout apprendre mais parvient finalement à se lancer. Malheureusement, au bout de 15 jours, des douleurs aux jambes surviennent brutalement et l’obligent à être opérée en urgence.

Après une longue période d’hospitalisation, Capucine rentre dans un centre de rééducation en Bretagne où elle reste pendant plusieurs mois. Au cours de cette période, elle fait la rencontre de Corentin de Châtelperron qui ne sait plus trop quoi faire de son bateau, Tara Tari. Elle décide alors de le racheter, ce qui marque le début de son histoire avec ce petit voilier en toile de jute. Le bateau n’étant pas en état de naviguer, la Française décide avant toute chose de le retaper. Dans le même temps, cela lui permet aussi de faire face à la maladie et de se reconstruire elle-même. Fin 2011, le voilier appareille finalement dans le port de La Ciotat. Avant la mise à l’eau, Capucine remplace les 2 barres de flèche manquantes par ses propres béquilles qu’elle a sciées. Après ce geste symbolique (« mes béquilles m’ont aidé à marcher, elles m’aident désormais à naviguer »), elle entame une traversée de la Méditerranée à bord de Tara-Tari.

Quelques mois après son départ, les médecins établissent enfin un diagnostic concernant ses douleurs : Capucine est atteinte de la maladie d’Ehlers-Danlos, une maladie génétique qui fragilise les articulations et provoque des douleurs extrêmes. Toute sa vie, elle va donc devoir suivre un traitement à base de morphine et alterner entre des moments où elle sera totalement privée de ses jambes et d’autres plus mobiles.

Néanmoins, l’aventurière ne s’arrête pas pour autant et poursuit ses expéditions avec Tara Tari puisqu’elle traverse l’Atlantique en 2013 et la Mer des Caraïbes en 2014. Sans moteur, sans électronique, Capucine avance et recule au gré des éléments. Au fil de ses voyages, la navigatrice développe une philosophie de vie qu’elle qualifie de « sobriété heureuse ». Voguant à son propre rythme dans un bateau composé uniquement de l’essentiel, elle expérimente une vie en harmonie avec la nature à l’opposé de l’opulence prônée dans notre société actuelle. En 2020, elle raconte tout cela dans son livre intitulé Tara Tari, mes ailes, ma liberté qui retrace son histoire hors du commun. Aujourd’hui, Capucine Trochet intervient également lors de conférences en entreprise sur les thèmes du dépassement de soi, de la résilience ou du handicap.